THÉÂTRE HYBRIDE
Durée d’exposition pose la question du cadre, du point de vue et de la sensibilité...
Parfois le réel s’absente. Par quelles expérimentations minimales ou farfelues, lyriques ou conceptuelles, pourrait-on essayer d’en ressaisir des éclats ? La photographie argentique suppose attention et patience, rigueur et incertitude. Et si le système de la prise de vue était un moyen de retrouver les possibilités du présent et de surmonter l’absence ?
Durée d’exposition, c’est comme un jeu à la fois absurde et vital, une tentative de transposer dans une dramaturgie performative chacune des étapes d’un manuel photographique pour s’ancrer ensemble dans un réel ludique, en combinant tous les réglages possibles de l’appareil théâtre. Dans ce processus, le vocabulaire technique prend une résonance sensible, poétique : cadrer, capter, exposer, révéler...
Durée d’exposition a reçu le prix du jury et le prix du public au festival européen Fast Forward à Dresde (Allemagne) en novembre 2018.
Dans la presse
"Durée d'exposition (...) s'étoile pour mieux diffracter et à vrai dire masquer ou plutôt distancer, retenir si l'on veut (comme on le dit d'un cheval devenu incontrôlable suite à une déflagration sonore et visuelle) le noyau intime qui en est le moteur : la séparation après la rencontre qui est aussi celle du spectateur au sortir d'un spectacle aimé et déjà dans la mélancolie de sa nostalgie."
Jean-Pierre Thibaudat, Balagan, Blog Médiapart
"(...) Camille Dagen aussi, surtout, dont la si délicate Durée d'exposition conjugue avec humour et tendresse secrète les séparations sentimentales comme les surgissements et disparitions du théâtre, ce lieu à la fois éphémère et indestructible..."
Fabienne Pascaud, Télérama
"Le spectacle joue ainsi avec la perception et les tours qu'elle nous joue. Et il fait d'une manière qui ne ressemble pas à ce que l'on a l'habitude de voir. Ce n'est pas une performance, ni une pièce de ni une expérience, mais du théâtre comme peuvent en inventer deux jeunes femmes d'aujourd'hui. "
Brigitte Salino , Le Monde
"Composée de tableaux interprétés par les excellents Hélène Morelli et Thomas Mardell, Durée d'exposition ne cherche pas à raconter quoi que ce soit. Surtout pas la rupture amoureuse, leitmotiv dont les deux comédiens s'emparent de manières très diverses au plateau. Comme pour mesurer leurs limites. Pour prendre les parfaites dimensions de leur pratique, avant de tenter un dépassement. Bien qu'organisés selon un ingénieux parallèle avec le protocole de la photographie argentique, ces expérimentations sont pleines de la liberté qui les a vues naître. C'est là la grande réussite de Durée d'exposition, que de réussir à concilier une solide réflexion sur le geste théâtral, et un plaisir manifeste du jeu."
Anaïs Heluin, sceneweb.fr
"Nul doute que les magnifiques expériences de Camille Dagen et de son collectif, Animal Architecte, où l'immanence humoristique d'un "théâtre du présenter" côtoie les lubies métaphysiques de la scène moderniste, constituent bien plus qu'une émergence opportune. Elles augurent l'avènement d'un nouveau théâtre de l'image, aussi performatif que définitif, dont les cristaux d'argent s'atomisent encore en nous, par-delà toute séparation."
Pierre Lesquelen, I/O Gazette
"En proposant un dispositif formel rigoureux (qui fait écho au développement de photos argentiques), elle [Camille Dagen] souhaite revenir au tempo lent des durées du réel. Elle ne veut plus la médiation de l'image, qui "nous sépare les uns des autres." "
Joëlle Gayot, Télérama Sortir
"La littéralité et la lisibilité de la structure dramaturgique évacuent de facto narration, fiction, personnages. Il ne reste rien. Et pourtant il y a tout. Et même, il y a ce qui manque à grand nombre de spectacles : l'instant en présence. Comme si, en se défaisant de ces encombrants colifichets, l'expérience théâtrale trouvait ici son origine : l'exposition d'un être devant d'autres êtres. (...) Pour le spectateur, Durée d'exposition se joue en permanence sur plusieurs plans : celui de l'intelligence et celui de l'expérience, reliés par la même corde sensible."
Nicolas Thevenot, Un Fauteuil pour l'Orchestre
Distribution
CONCEPTION ET MISE EN SCÈNE Camille Dagen et Emma Depoid BINÔME, SCÉNOGRAPHIE ET COSTUME Emma Depoid AVEC Thomas Mardell, Hélène Morelli CRÉATION MUSICALE Kaspar Tainturier-Fink RÉGIE SON Kaspar Tainturier-Fink ou Valentin Kottelat CRÉATION LUMIÈRE Hugo Hamman RÉGIE LUMIÈRE Sébastien Lemarchand CRÉATION VIDÉO Camille Dagen, Valentin Kottelat DRAMATURGIE COLLECTIVE tou.te.s
Production / Coproduction
PRODUCTION Animal Architecte PRODUCTION DÉLÉGUÉE Bureau Formart SOUTIEN le JTN ; La Loge et La Loge hors-les-murs ; l’Agence culturelle Grand Est ; les Bourlingueurs et le festival les Effusions ; la compagnie Beau Geste ; Mains d’œuvres ; le CENTQUATRE ; le Phénix à Valenciennes ; le T2G – Théâtre de Gennevilliers.
Crédits photos
Marie Charbonnier